Faux Semblants

opening 03 Mai - 28 Juin 2025

Hanna Martinelli - Tomasz Machciński – Anna Solal
Cur. Léo Guy-Denarcy

L’exposition réunit les artistes Hanna Martinelli, Tomasz Machciński et
Ana Solal dans un commissariat de Léo Guy-Denarcy. Invité a réfléchir et à mettre en oeuvre l’ambiguïté et les regards pluriels, ces derniers déploient un ensemble d’oeuvres présentés pour la première fois dans la cité phocéenne.

19H: Performance de Err is human et Szsoundz car Szsoundz. Musique ambient générative/narrative composée en direct en captant des flux de données stellaires grâce à un appareil fabriqué par Err is human 

Texte d'exposition

Il y aurait dans le projet Faux semblants une intention allégorique, celle d’essayer de montrer à l’aide d’un contenu, par certains endroits abstraits, un ensemble d’œuvre qui viennent témoigner d’un imaginaire dédoublé. Nous parlons ici d’une mise en lumière de l’étrange et des apparences trompeuses et parfois drôles. L’allégorie reste, depuis une quarantaine d’année une zone interdite du champ de l’art, le lieu d’une aberration qui en ferait, comme l’exprime Borges une « erreur esthétique ». A la manière d’une réécriture, l’allégorie fonctionne dans l’œuvre d’art comme un commentaire, une relation qui se noue dans l’objet et parfois au regard d’un sujet ou
d’un sentiment, lieu qui s’est fait malheureusement l’interdit.

Comment distinguer le semblant du faux semblant ? Au-delà de l’exposition ici
présentée il s’agirait de trouver, dans ce qui forme le discours de l’œuvre et cela en relation avec son sujet. Les trois artistes réunis à la Traverse jouent à leur manière des écritures multiples : l’algorithme, la mémoire et le lieu ou encore les identités plurielles des auteurs.
Il y a dans l’appropriation d’une image, ou son appréciation, un jeu initial du faux semblant dans la distance entre le titre et l’œuvre, la distance entre la lecture et le ressenti, celle aussi qui vient se situer entre l’œuvre et notre envie de la comprendre ou de l’interpréter. Forme de rebus, dans cette écriture difficile à saisir, les travaux
nous parviennent avec notre regard critique et nos désirs de compréhension. Que souhaite nous raconter Tomasz Machciński au travers des milles visages qu’il recouvre ? De quoi témoigne Hanna Martinelli au prisme des jeux de langage et de texture de ses travaux ? Quelle fiction est construite par Anna Solal entre mathématique et reliquaire technologique ?
Faux semblant espère ici mettre lumière un mécanisme propre à la création
contemporaine : le jeu qui devrait nous permettre de « lire les signes » et de les interpréter.

Les artistes

Hana Martinelli
Née en 1999, vit et travaille à Tours. Hana obtient son diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP) avec mention «Mise en espace» en 2023. Sa pratique de la sculpture se construit autour d’objets du quotidien qui ont perdu leurs utilités initiales. Elle les sélectionne en fonction des caractéristiques esthétiques, des charges émotionnelles et des symboliques qu’elle perçoit en eux.

Eléments communiqué et dossier de presse / Faux semblants / La Traverse
L’artiste remanie ces objets, elle les « soigne », les répare, transformant ainsi leur utilité initiale en une trace mémorielle. À travers cette transmutation ces objets conservent une cicatrice devenant support de récits et d’une mémoire commune. Elle associe à sa pratique de collecte d’objets une réflexion politique influencée par ces lectures écoféministes, mettant l’accent sur les notions de protection, de sécurité et de violence liées à ces objets.

Tomasz Machciński
Tomasz Machciński (1942-2022), orphelin de guerre et ouvrier polonais, a consacré 50 ans de sa vie à réaliser plus de 22 000 autoportraits photographiques*. Dix ans avant Cindy Sherman, Machcinski s’est lancé dans une quête d’identité effrénée. Découvert récemment, ce grand
oeuvre a été acclamé aux Rencontres d’Arles, à Paris Photo, au Musée d’art moderne de Varsovie et à l’Independent Art Fair, à New York.

Anna Solal
Ana Solal est née en 1988 à Dreux. Elle vit et travaille à Paris. Elle appartient à une nouvelle génération d’artistes qui se distingue par une prédilection pour le « fait main », pour le croisement sans hiérarchie de processus empruntés à l’art et à l’artisanat. Ses assemblages sont fabriqués à partir d’objets rebuts qu’elle glane au cours de ses déambulations. Ils sont
recomposés en motifs aériens, comme des oiseaux ou des cerfs-volants. Brutalement figurative, cette iconographie pop, anxieuse et mouvante, met en avant l’isolement de l’individu et une forme d’abstraction dans laquelle il navigue. Anna Solal a exposé au Palais de Tokyo (Paris), au CAC Passerelle de Brest, au Musée des abattoirs de Toulouse, ou encore à Interstate Projects (New York).

Le commissaire d’exposition
Léo Guy-Denarcy est directeur de l’Ecole d’art de Tours, directeur adjoint de l’Esad TALM
(Tours-Angers-Le Mans). Il est également critique d’art et commissaire d’exposition.