vernissage 29/08 18H-22H
SAISON DE LA LITHUANIE EN FRANCE
Artists: Lina Lapelytė (LT), Morta Jonynaitė (LT), Kristina Õllek (EE), Evy Jokhova (EE/PT), Daria Melnikova (LV), Nefeli Papadimouli (GR/FR), Darius Dolatyari-Dolatdoust (FR), Adela Soucka (CZ), with text contribution by Tereza Porybna (CZ)
“Les Dryades de Cosquer est une exposition présentée dans le cadre de La saison culturelle de la Lituanie en France en 2024. l'exposition met en avant des œuvres d'artistes contemporains baltes et internationaux influencés par l'héritage de Marija Gimbutas.
La chercheuse américano-lituanienne Marija Gimbutas (1921-1994) a émis l’idée qu'une société matriarcale pacifique, adorant la nature, aurait existé à la fin de la période néolithique dans la région méditerranéenne. Cette société, centrée autour d'une déesse féminine, était connue pour son langage des signes avancé, sa céramique et ses vastes réseaux commerciaux. Inspiré par l'héritage culturel de Gimbutas, cette exposition fait un clin d'œil au mythe féministe de la fondatrice de Marseille et établit des liens avec la Grotte Cosquer, mettant en lumière l'élan préhistorique pour la créativité et sondant l'essence de la réalité.
COMMISSARIAT: Merilin Talumaa et Justė Kostikovaitė
https://www.enrevenantdelexpo.com/2024/09/13/dryades-de-cosquer-la-traverse-marseille/
crédit photo: Jean-Christophe Lett
Merilin Talumaa et Justė Kostikovaitė, commissaires de “Roots to Routes”, programme curatorial itinérant, sont heureuses de présenter “Les Dryades de Cosquer,“ une collaboration en trois parties présentée dans le cadre de La saison culturelle de la Lituanie en France en 2024. Le programme comprend une exposition, une résidence d'artistes, ainsi qu’un programme public (projection, discussion, performance). Il met en avant des œuvres d'artistes contemporains baltes et internationaux influencés par l'héritage de Marija Gimbutas.
La chercheuse américano-lituanienne Marija Gimbutas (1921-1994) a émis l’idée qu'une société matriarcale pacifique, adorant la nature, aurait existé à la fin de la période néolithique dans la région méditerranéenne. Cette société, centrée autour d'une déesse féminine, était connue pour son langage des signes avancé, sa céramique et ses vastes réseaux commerciaux. Inspiré par l'héritage culturel de Gimbutas, un projet tripartite a été conçu spécifiquement à Marseille. Cette collaboration fait un clin d'œil au mythe féministe de la fondatrice de Marseille et établit des liens avec la Grotte Cosquer, mettant en lumière l'élan préhistorique pour la créativité et sondant l'essence de la réalité.
En ces temps difficiles, explorer une vision féministe et écologique nécessite un immense courage. Proposer que les êtres humains pourraient coexister harmonieusement les uns avec les autres et avec toutes les formes de vie est souvent considéré comme naïf. Pourtant, l'affirmation de Marija Gimbutas selon laquelle une telle existence harmonieuse précède le patriarcat — et que le patriarcat “n'a que 5 000 ans” — est une perspective essentielle qui mérite d'être prise en compte.
L'exposition “Dryades de Cosquer” présentera des œuvres d'artistes baltes et internationaux. Ces œuvres s'inspirent de la notion méditerranéenne de la théorie de l'Ancienne Europe et du caractère unique de la galerie La Traverse, dont le design évoque des environnements favorables à l'eau. Située près de la plage de Malmousque, la galerie mettra en avant des œuvres évoquant les thèmes écologiques, féministes et rituels, et formant une cosmologie d'idées reflétant directement et indirectement les théories de la Marija Gimbutas. L'exposition met l'accent sur l'organisation matriarcale d'une société pacifique et l'adoration de la nature—célébrant la terre, le ciel et l'eau comme des forces vitales puissantes.
En complément de l'exposition, La Traverse a accueilli l'artiste Kristina Õllek pour une résidence en avril dernier, durant laquelle elle a collaboré sur des recherches avec l'Institut méditerranéen d'océanographie. Art-O-Rama, la foire internationale d'art contemporain de Marseille, présentera une projection des œuvres vidéo d'Emilija Skarnulytė, “Æqualia” (2023) et “Xirasia” (2023). Skarnulytė elle-même désigne ces pièces comme ses “œuvres de la Déesse”, offrant aux spectateurs une exploration profonde des thèmes liés à la nature, la féminité et la spiritualité. Le projet culminera avec une performance intitulée “ME/TWO, WE, THE CLIQUE” par Low Air, incarnant des actes d'espoir de résolution de conflits et invitant le public à contempler le pouvoir de l'unité et de l'action collective pour surmonter l'adversité.
L'héritage de Gimbutas a eu un impact profond sur les domaines scientifiques et les mouvements culturels, inspirant de nombreux artistes et écrivains. Ses publications des années 1970 sur les symboles anciens et les images de la Déesse ont été fondamentales pour les premières artistes féministes en Amérique du Nord, dont Mary Beth Edelson, qui a réalisé une performance rituelle dans la grotte de Grapčeva, et Judy Chicago, qui a intégré les figures de la Déesse de Gimbutas dans son installation emblématique “The Dinner Party”. Aujourd'hui, les théories de Gimbutas sont réévaluées et célébrées dans le contexte de l'urgence climatique et de l'émancipation décoloniale, remettant en question les perceptions historiques dominantes.